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Alexis de la Noche
Messages : 3
Date d'inscription : 31/03/2020

Proposition de texte d'Alexis de la Noche Empty Proposition de texte d'Alexis de la Noche

Mar 31 Mar - 4:27
Quelle est l’histoire du morceau « J’ai demandé à la Lune » ? Si la majorité des gens pensent que le titre a été écrit par Nicolas Sirkis et son célèbre groupe de pop/rock français, Indochine, la vérité est tout autre.
En effet il s’agit simplement d’une interprétation d’un texte écrit par Jean-Michel Poutrain.
Jean-Michel était un homme qui travaillait comme percepteur des impôts, une époque où le site impôt.gouv.fr n’existait pas.
Derrière un homme à qui on acceptait difficilement de serrer la pince au motif qu’on le considérait comme en étant une, il avait avant tout une âme de poète, facette particulièrement méconnue de sa personnalité par le commun des mortels.
Il avait débuté la poésie dans le cours de Mme Potache au Cp en écrivant le petit oiseau. Subtil poème de 20 mots qui parlait.. d’un petit oiseau. Il avait alors surpris sa maitresse, l’ayant lu à la suite d’une autre camarade de classe dont le poème s’intitulait « Prout prout prout », signe que la poésie n’était pas un problème d’âge mais bien d’individu.
Mme Potache, Nathalie de son prénom, avait alors convoqué Vanessa Poutrain afin de lui faire prendre conscience du potentiel poétique de son jeune marmot. La mère du petit Jean-Michel fût agréablement surprise de cette nouvelle ayant cependant déjà remarqué la certaine sensibilité du petit bonhomme qui sauvait les insectes du triste trépas que leur réservait son père, Francis Poutrain, un homme bien plus bourru.
Ainsi, encouragé par sa Maman, le petit Jean-Michel continua d’écrire des poèmes pendant une grande partie de son enfance avec son célèbre : « La grenouille de l’étang » ou « La Mouette du Désert » qui fûrent un succès intergalactique au sein de la commune de Pétules sur Orges.
Puis arrive la 6ème, les prémices de l’adolescence, les difficultés de s’assumer et l’arrivée des premiers complexes pour la majorité. Qualifié de fillette par des brutes de son établissement, JM décida de laisser tomber la poésie au profit du football, sport dans lequel il n’excellait pas vraiment mais au moins on cessait de se moquer de son identité. Il était au final devenu invisible pour les autres et ça vaut parfois mieux qu’une mauvaise popularité.
Il vécut cette période de sa vie comme un calvaire, la vie était d’un ennui, son seul plaisir poétique étant d’écrire quelques petites lettre friponnes pour les jolies filles de sa classe qui finissaient déchirées par ces dernières, n’étant pas intéressée par le petit gringalet de leur classe.
Puis vint la période collège, Jean-Mi avait compris que la guitare était un atout non négligeable en séduction et que les chansons pouvaient elles aussi permettre l’expression poétique. Il avait donc créé un groupe, les subtils « To Be Frites » en hommage à la friterie du coin qui leur permettait de se produire tout les samedi soirs. Si leur titre fétiche, en ouverture, « Il est où mon Cheese » n’était pas un exemple de poésie et de subtilité, la friterie leur laissait beaucoup plus de liberté pour le reste de la soirée.
Ainsi il avait écrit des chansons connues par tout les habitués de « La Ptite Frite » qui connaissaient les paroles par coeur, notamment « La Jolie Julie », une chanson dédiée à la fille des propriétaires de la friterie. Jean-Michou avait pour habitude de parler des cette fille en ces mots : « Une fille aux rondeurs chaleureuse et au sourire aussi lumineux que le lampadaire de la rue d’en face »
Tout le monde aimait beaucoup cette fille, elle avait l’un de ses rires communicatifs et profondément joyeux qui rappelait à tous que la vie, aussi dure puisse-t-elle être, vallait toujours la peine d’être vécue.
Ce fût probablement la période insouciante de J-M, il n’était pas une star mondialement connue, ça n’était pas le meilleur musicien et il vivait modestement mais il faisait ce qu’il aimait tout les jours avec ses amis. Cependant il arrive parfois que la vie nous rattrape et ce fut son cas.
Son père du arrêter de travailler suite à un accident de voiture, ses jambes furent paralyser. Vanessa n’ayant jamais travaillé pour élever son fils, elle ne parvint pas à joindre les deux bouts, forçant JM a enchainer les petits boulots en dehors de ses études de droit. Il n’avait plus de temps pour écrire ni pour faire de la musique et fini par délaisser cette passion.
De nombreuses années passèrent, il devint percepteur. Un métier bien loin d’être passionnant. Il avait quelques collègues mais ne partageait rien de particulier avec eux, leur pause déjeuner étaient souvent inintéressante et remplie de banalité jusqu’au jour où l’un d’entre eux, par un audace certain, proposa de faire une sortie entre collègue pour essayer de se changer les idées.
Jean-Michel, désespéré par sa vie pleine de morosité, se rendit à l’évidence, il n’avait rien à perdre à accepter et c’est ce qu’il fit. Et ce fût la meilleure décision de sa vie puisque c’est ainsi qu’il rencontra Martine, une jeune comptable, dans le bar où il inaugurait avec ses collègues leur première soirée « travail ».
Le lendemain au soir il la revit au restaurant, rencard somme toute classique mais tellement plaisant ! Il n’avait jamais vu quelque chose d’aussi beau, pas même le son du rire si particulier de Julie. En la regardant il se souvint de tout ce qui le caractérisait, cette sensibilité, ces émotions qu’il éprouvait lorsqu’il voyait quelque chose de magnifique, d’atypique, d’unique. Martine l’était. De son côté, celle-ci ressentait la forte sensibilité et la profonde gentillesse de son partenaire. Jean-Michel Poutrain n’était décidément pas comme tout les autres. C’est ainsi qu’ils tombèrent mutuellement amoureux, instantanément, comme par magie.
Peu de temps après, JM décida de l’épouser. Pour ce faire il voulu lui offrir ce qu’il avait de mieux, sa poésie. Tel un bourgeon d’amour naissant, « Les tulipes sont roses » naquit dans son esprit, il le mit aussitôt sur papier et le lendemain, le récita devant sa chère et tendre, demandant sa main à la fin du dernier vers.
La principale intéressée accepta, et il se marièrent 6 mois plus tard, au mois de Juillet. Il faisait si beau qu’il passèrent leur nuit de noce à la belle étoile, s’endormirent en se tenant la main et en regardant la Lune. Chaque jour ils avaient l’impression, lorsqu’ils étaient ensemble, que le monde tournait en ralentit, comme en pleine nuit, comme si ils étaient tout les deux assis sur un croissant de Lune et qu’ils observaient le monde avec une sorte de prescience, tant ce dernier, triste et stressant, semblait lent par rapport à la vie heureuse qu’ils menaient ensemble.
Ils vécurent ensemble pendant 31 ans et eurent 3 enfants. José, Patrick et Sandrine.
Puis âgé de 68 ans, Martine devint malade et mourut quelques mois plus tard, laissant Jean-Michel inconsolable.
Maintenant à la retraite, celui-ci s’enferma et se concentra uniquement sur la poésie, elle l’accompagna jusqu’à ses derniers instants. Pendant cette période de confinement poétique il ne faisait pas beaucoup d’effort pour rester en contact avec ses enfants, il n’avait même pas rencontré chacun de ses petits enfants. Ainsi José et Patrick considérèrent que leur père était décédé en même temps que leur chère mère. Mais Sandrine, la benjamine, douée de la poésie de son père et de l’empathie sans limite de feu sa mère, ne pouvait s’empêcher d’aller voir son père. Ainsi elle allait souvent le rejoindre dans sa petite cabane en bois derrière la grande maison dans laquelle ils avaient été heureux à 5 et qui n’était plus que le vestige du bonheur passé aujourd’hui. Puis un jour JM lui avait donné un recueil, c’était le premier échange depuis longtemps avec son père qui lui avait adressé un sourire et une bise sur le front avant de disparaitre dans la forêt située derrière la propriété. C’était aussi le dernier.
Il fallu à Sandrine Deroncière beaucoup de courage pour lire ce recueil de 150 poèmes tant son père lui manquait. Elle fini par le lire et le partagea avec ses filles. L’une d’entre elle, s’en servit au collège comme sujet d’exposé dans un cours de français en ce concentrant sur un poème en particulier qui s’intitulait « Requête pour la Lune ». Dans ce poème J-M signifiait à la Lune qu’il était prêt à tout pour retrouver ce sentiment de plénitude, celui qu’il avait avec l’amour de sa vie à regarder le monde au ralenti quand elle était blotti contre lui au creux du croissant de Lune. Il suppliait la Lune de l’accepter à nouveau en son sein et de le laisser rejoindre sa chère et tendre.
Et c’est en écoutant cet exposé que Nicolas Sirkis fut influencé pour réécrire ce poème sous une forme bien différente, morceau qui est aujourd’hui bien plus connu que le texte d’origine.
C’est ainsi que « Requête pour la Lune » devint « J’ai demandé à la Lune » pour finir en tête du top 50 en France en 2002.
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Messages : 9
Date d'inscription : 29/03/2020
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Proposition de texte d'Alexis de la Noche Empty Re: Proposition de texte d'Alexis de la Noche

Mar 31 Mar - 14:38
Super texte! A la lecture, ça me fait un effet "Amélie Poulain" !
Bienvenue dans le groupe Alexis de la Noche Wink
Lucie
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Alexis de la Noche 2
Invité

Proposition de texte d'Alexis de la Noche Empty Re: Proposition de texte d'Alexis de la Noche

Mer 1 Avr - 19:07
Sacré compliment ! Merci pour l'accueil et à bientôt pour de nouvelles aventures héhé

Alexis de la Noche
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